Colonie de macareux et caves à légumes, Elliston
La pointe Elliston et ses environs montrent bien comment le passé géologique de la région a façonné le paysage que nous pouvons observer et a une incidence sur la façon de vivre des gens et les utilisations écologiques du territoire. Les falaises spectaculaires, les îles et les éperons d’érosion marine visibles aujourd’hui étaient à une époque reliés, mais ils ont été séparés et modelés par la puissance érosive de la mer. Au bout du sentier, il est possible d’observer la colonie de macareux. Ce secteur insulaire sert aussi de lieu de reproduction naturel à d’autres espèces d’oiseaux marins, où elles sont protégées des prédateurs terrestres. Les macareux passent la majeure partie de l’hiver en mer, puis migrent vers les rivages rocheux du géoparc Discovery de mai à septembre pour s’y reproduire. Les macareux gardent le même partenaire toute leur vie. Ils creusent un terrier au moyen de leurs pattes et de leur bec colorés et réutilisent celui-ci année après année. Outre les autres oiseaux et les humains, les changements climatiques et leurs effets sur les milieux marins sont l’une des plus grandes menaces pesant sur les macareux, car ils peuvent perturber la disponibilité et la répartition de leur principale source de nourriture. Des mesures de conservation doivent être déployées pour protéger ces adorables « clowns des mers » et leur habitat. En 1992, le macareux moine est devenu l’oiseau officiel de la province de Terre-Neuve-et-Labrador, qui héberge certaines des plus grandes colonies de l’espèce en Amérique du Nord.
Cette région est aussi bien connue pour ses nombreuses caves à légumes. Les surfaces rocheuses environnantes présentent des grès marins qui se fendent naturellement en morceaux plats ou qui peuvent être brisés en fragments de la taille voulue. Ces dalles de pierre peuvent facilement être empilées ou cimentées pour former les murs d’une cave à légumes. Le sol de la région est généralement acide et peu fertile. Les familles des environs cultivaient leur propre potager, l’enrichissant avec les matières qu’elles pouvaient trouver localement. Le goémon, un type d’algue, était apporté au sol à l’automne et y était incorporé le printemps suivant. Des os de poisson, des abats et du capelan étaient également utilisés. Toutes ces matières constituaient une source essentielle de phosphore et d’azote, éléments nutritifs indispensables aux plantes. Les récoltes pouvaient être entreposées dans des caves à légumes, construits à partir des dalles de pierre trouvées localement, afin d’assurer un approvisionnement alimentaire durant les longs hivers. Elliston est la « capitale mondiale des caves à légumes », avec ses 133 structures répertoriées, qui servent à conserver les légumes et autres denrées périssables.
Ce site, qui héberge des milliers de couples de macareux nicheurs, constitue l’un des meilleurs points d’observation terrestres de cette espèce en Amérique du Nord.
Le saviez-vous?
Le macareux moine (Fratercula arctica) est une des quatre espèces de macareux reconnues et est la seule à vivre dans l’océan Atlantique Nord.
Fait amusant : le poussin du macareux moine se nomme « puffling » en anglais.